Les perles de Tahiti
Les perles de Tahiti
Blue Lagoon, la raison de vivre de la famille Herman
En cette fin de journée, pluvieuse et broulliardeuse, j’ai rendez-vous avec Claire Fortez, représentante des perles de Tahiti Herman Perles, dans une chaleureuse brasserie de Bastogne. Nous nous connaissons déjà depuis plusieurs années mais nous avons décidé de prendre du temps pour préparer cet article. Claire allume son portable et en quelques secondes j’oublie tout le froid et le stress de la journée… je suis plongée dans le bleu turquoise des Tuamotu, archipel tahitien perdu dans l’océan.
La ferme de Arutua La ferme « Herman Perles » se trouve exactement dans l’atoll Arutua qui fait partie des Tuamotu. Vu du ciel c’est presqu’un cercle composé d’une barrière de corail, de petits îlots par-ci, par-là et de passages laissant rentrer et sortir l’océan et ses habitants au gré des vagues. Quelques cocotiers et la vie ont pu s’installer tant bien que mal sur ces Motu qui composent le lagon. C’est à cet endroit isolé de tout que René Herman a décidé, il y a plus de trente ans d’installer sa ferme de perliculture. Il y a installé le Faré (cabanon sur pilotis) de la ferme où sont manipulés les huîtres à tous les paliers de leur vie.
La perliculture, un sacerdoce
Claire me raconte avec passion toutes les étapes de la perliculture, un travail long et méticuleux pour le bien-être des huîtres qui produisent environ 50.000 perles pour plus de 350.000 huîtres perlières par an.
Les huîtres vivent à 8-10 mètres de profondeur et chaque huître peut fabriquer une perle et parfois deux au cours de sa vie. Le travail à la ferme peut sembler paradisiaque mais il faut savoir que l’on est loin de tout, qu’il n’y a ni médecin, ni épicerie à moins d’une demi-heure en bateau si ce n’est quelques « fermiers » voisins qui travaillent dur.
Les huîtres, à l’âge adulte, sont greffées par des experts venus de Chine ou du Japon. Ils interviennent deux fois par an. Il s’agit d’un travail d’une grande précision car lors de la pose du nucleus et du greffon, l’opération ne peut absolument pas blesser le mollusque, sous peine de tuer l’huître. L’expertise du greffeur est capitale pour l’avenir de la récolte. Les greffeurs sont choyés car il est important de fidéliser son greffeur pour qu’il revienne chaque saison.
La greffe
Les 350.000 huîtres doivent être nettoyées régulièrement car des anémones et des algues les étoufferaient et les empêcheraient de s’alimenter du délicieux plancton du lagon. Cette étape est obligatoire et vitale. Elle nécessite beaucoup de force car il faut soulever et transporter jusqu’au Faré des lignes entières d’huîtres adultes qui pèsent très lourd.
Les bijoux de la mer
Bien soignées et cultivées dans un environnement pur et loin de toute pollution, les perles cultivées par René Herman sont uniques au monde, leurs couleurs subtiles et variées et leur éclat inégalable. En respectant la nature, en protégeant ces espaces de culture, la nature offre le meilleur d’elle-même avec les perles de Tahiti, ces véritables bijoux de la mer, « ces larmes de sirènes » comme il est dit là-bas.
Pour assurer une qualité constante de la production en provenance des différents archipels, Tahiti oblige chaque « perliculteur » qui souhaite exporter sa récolte de se soumettre au contrôle des rayons X, le meilleur moyen de vérifier la couche de nacre sur chacune des perles nues, elle doit être de minimum 0,8 mm.
Cette passion des perles de Tahiti a traversé tous les océans car aujourd’hui Claire Fortez sillonne les routes de Belgique, France et du Grand-Duché du Luxembourg avec un amour pour celles-ci gros comme un Lagon. Merci pour ce merveilleux voyage.
© Herman Perles
HERMAN PERLES
Claire Fortez – BP 80 -L 9201 Diekirch – Tél. 00352 621 409 012 – Fax 00352 80 75 28
Eve Barthelemy
Gérante et fondatrice du magazine Jewels & Watches Info, magazine professionnel édité pour la Belgique et le Grand Duché du Luxembourg